Conviction, religion, politique

Esprit de l’U.A.A.

Ouvertement basée sur la relation entre la religion et la société (mais pas que), cette U.A.A. peut être l’occasion d’une exposition des principes de l’organisation et de la “gestion” des différentes convictions au sein de l’État, comme du processus démocratique. Partant de là, elle peut également être le lieu d’un questionnement de la place de la conviction (religieuse ou non) dans l’espace public, privé ou commun ou encore dans des institutions officielles ou privées.

Une autre approche, moins directe, peut également être envisagée à partir d’un questionnement sur la différenciation des convictions de nature religieuse d’avec les autres. C’est le cas notamment dans le droit où il apparait une asymétrie entre les types de conviction et leur expression. Asymétrie qui, on le voit aisément, change en fonction des pays et des époques.

Compétences

Problématiser la manière dont les convictions (religieuses ou non) s’articulent au cadre démocratique.

Il s’agira, à partir d’éléments concrets du droit belge et de la philosophie du droit, de questionner la praticité, l’effectivité et les limites pratiques de la coexistence de convictions différentes dans une démocratie.

Glossaire des notions

“L’historien du fait religieux pratique une triple démarche : établir ce qu’il s’est réellement passé ; inscrire l’histoire religieuse dans une historie plus globale ; s’interroger sur les conditions d’élaboration des croyances dans divers contextes. Le sociologue qualifie le fait religieux de fait social (Durkheim) ou de fait social total (Mauss) sous quatre angles : un fait collectif, un fait matériel, un fait symbolique, un fait expérientiel et sensible.” (source : André Pachod in Alain Kerlan et Bérangère Kolly (dir.), Dictionnaire de philosophie de l’éducation, Notions essentielles, Paris, ESF Sciences humaines, 2021, p. 98)

(Théiste) Qui est relatif, qui est conforme au théisme, c’est -à-dire relatif à une doctrine qui admet l’existence d’un Dieu unique et personnel comme cause transcendante du monde. (source)

Les religions non théistes sont des traditions de pensée au sein des religions, certaines alignées sur le théisme , d’autres non, dans lesquelles le non – théisme — absence d’allusion aux divinités — participe aux croyances et pratiques religieuses. (source)

L’origine latine du mot sacré, sacer, renvoie à ce qui appartient au domaine des dieux, tandis que le profane, profanus, désigne ce qui se trouve hors du temple. Ce n’est qu’à la fin du xixe siècle, avec la fondation de l’école sociologique française, que le sacré émerge en tant que catégorie en dehors de la notion de sainteté (Borgeaud). La fonction du sacré devient alors anthropologique et sociale. Emile Durkheim dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, définit le sacré par ce qu’il n’est pas : « Les êtres sacrés sont, par définition, des êtres séparés » (428). Chez Rudolf Otto, le sacré est défini comme étant le « numineux », c’est-à-dire un sentiment du sacré qui mêle la crainte et la fascination pour le « tout-autre », une puissance supérieure mystérieuse dont l’homme a une conscience intuitive. Malgré une opposition qui paraît fondamentale, des passages sont possibles entre le profane et le sacré. Durkheim parle ainsi d’une « solution de continuité » entre les deux sphères à travers les rites (428). Mircea Eliade nomme « hiérophanie » la manifestation du sacré dans le monde profane (15). L’expérience du sacré est donc indépendante de l’idée de Dieu ; inversement, les travaux sur les « religions politiques » l’ont montré, des valeurs non-religieuses peuvent revêtir un caractère sacré (Sironneau). (source : Rolland-Samé, N. (2014). Entre profane et sacré: Les bas-fonds new-yorkais dans les films d’Abel Ferrara. Revue française d’études américaines, 141, 120-131.)

“La laïcité politique, ou laïcité institutionnelle, est cette exigence démocratique aussi appelée « séparation des Églises et de l’État ». Celle-ci implique l’impartialité des pouvoirs publics à l’égard des conceptions philosophiques confessionnelles ou non confessionnelles auxquelles l’État doit un respect identique dans la mesure, bien sûr, où ces conceptions sont elles-mêmes compatibles avec les principes démocratiques et les libertés et droits fondamentaux reconnus par la Constitution et les conventions internationales. La laïcité de l’État suppose la neutralité de l’État et l’indifférence des pouvoirs publics à l’égard de l’appartenance ou de la non-appartenance des citoyens à tel culte ou à telle conception philosophique. Dans un État laïque, qu’on soit croyant ou incroyant, qu’on soit catholique, musulman, protestant, israélite, adventiste du septième jour, bouddhiste, agnostique ou athée, on est citoyen, un point c’est tout ! Et la croyance, l’incroyance, l’adhésion à tel ou tel culte ou la dissidence ne peuvent donner lieu à aucun avantage ni à aucune sanction, tous jouissant des mêmes droits et tous étant soumis aux mêmes devoirs. Dans un État laïque, les pouvoirs publics n’ont d’ailleurs pas à savoir qui pense quoi sur ces questions relevant de la sphère privée des personnes. Sans préjudice bien entendu de la liberté d’expression qui autorise quiconque à manifester publiquement ses croyances, incroyances ou convictions et à débattre librement des convictions des autres dans les seules limites légitimement assignées par la loi à ces libertés.” (source : Philippe GROLLET, Les deux facettes de la laïcité, Politique, mis en ligne le 19 octobre 2007)

La sécularisation est l’action, ainsi que le résultat de cette action, de séculariser, c’est-à-dire de faire passer un bien ou une personne d’un état régulier à un état séculier. La sécularisation est aussi l’action de faire passer du domaine ecclésiastique au domaine laïc. (source)

L’athéisme est une position philosophique qui ne doit pas être confondue avec l’agnosticisme. A la question “Dieu existe-t-il?”, l’athée répond : “Je ne crois pas que Dieu existe”, alors que l’agnostique préfère dire “Je ne sais pas répondre à cette question”. En effet, pour ce dernier, Dieu étant inconnaissable, il ne peut se prononcer sur son existence.

Athéisme passif
Si, après avoir fait le constat, purement personnel, de sa non-croyance en Dieu, l’athée en reste là et ne change pas le cours de sa vie, on parle d’athéisme passif ou d’athéisme pratique.

Athéisme positif
Si l’athée affirme ouvertement sa non-croyance, s’il veut la faire partager, on parle alors devient d’athéisme positif, actif, voire “militant”. Ne pouvant prouver que Dieu n’existe pas, l’athée met en avant les arguments qui ont conduit sans ambiguïté à sa non-croyance et les incohérences de la position des croyants. (source)

Un espace public peut désigner un espace accessible à tous et toutes, un espace appartenant à la collectivité, ou un espace dont l’usage est géré collectivement par une communauté. Il s’oppose à l’espace privé, qui est la propriété d’un individu ou d’un groupe susceptible d’en restreindre l’accès.

L’accessibilité est donc au centre de la notion d’espace public. Sophie Blanchard et al. (2021) rappellent que l’archétype idéel de l’espace public est l’agora grecque, centrale et ouverte à tous. En fait, l’espace public parfaitement accessible n’existe qu’en théorie, et l’agora grecque elle-même était très inégalement accessible selon les individus (leur rang, leur statut juridique, leur genre) : la définition de l’espace public est donc historiquement située. (source)

Dispositif

Bientôt disponible.

D’ici peu (ce qui est relatif il faut l’avouer), vous trouverez une explication de la séquence Conviction, religion, politique. D’ici là, n’hésitez pas à consulter les fichiers, glossaire et les ressources. Vous y trouverez, sans doute, des informations inspirantes pour vos cours.

Quelques vidéos sur la religion et les convictions

Qu’est-ce que la religion ?

Le cas particulier du Liban

Géopolitique des lieux sains

Quelques idées de lecture