Puisque toutes les religions sont comparables, puisqu’elles sont toutes les espèces d’un même genre, il y a nécessairement des éléments essentiels qui leur sont communs […]. À la base de tous les systèmes de croyances et de tous les cultes, il doit nécessairement y avoir un certain nombre de représentations fondamentales et d’attitudes rituelles qui, malgré la diversité des formes que les unes et les autres ont pu revêtir, ont partout la même signification objective et remplissent partout les mêmes fonctions. Ce se sont les éléments permanents qui constituent ce qu’il y a d’éternel et d’humain dans la religion ; ils sont tout le contenu objectif de l’idée que l’on exprime quand on parle de la religion en général.
Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse. Le système totémique en Australie. Livre de poche, 1991 (1912), p. 45.
Les choses sacrées sont celles que les interdits protègent et isolent, les choses profanes, celles auxquelles ces interdits s’appliquent et qui doivent rester à distance des premières. Les croyances religieuses sont des représentations qui expriment la nature des choses sacrées et les rapports qu’elles soutiennent, soit les unes avec les autres, soit avec les choses profanes. Enfin, les rites sont les règles de conduite qui prescrivent comment l’homme doit se comporter avec les choses sacrées.
Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse. Le système totémique en Australie. Livre de poche, 1991 (1912), pp. 98-99.
Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée église, tous ceux qui y adhèrent.
Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse. Le système totémique en Australie. Livre de poche, 1991 (1912), pp. 108-109.