Comment faire avec cet art neuf ?

Forte d’un succès toujours plus croissant, la bande dessinée s’est imposée dans les librairies au point d’en devenir le premier genre éditorial de livre vendu en Belgique notamment grâce au manga. Mais plus qu’un genre éditorial, le neuvième art – la bande dessinée, le comic, le manga et les autres particularismes – doit être considéré comme un médium, c’est-à-dire “ce qui sert de support et de véhicule à un élément de connaissance; ce qui sert d’intermédiaire, ce qui produit une médiation entre émetteur et récepteur” pour reprendre la définition du CNRTL. De ce fait, au-delà d’une manière de délivrer de l’information, la bande dessinée impose un certain rapport imagé au lecteur qui fait la part belle à ce que l’historien de la bande dessinée Thierry Groesteen appelle une lecture où le sens est à (re)composer.

C’est donc à travers cet art neuf, expression consacrée par Benoît Peeters, qu’une formidable occasion de faire de la philosophie, voire mieux, de philosopher est saisie par de plus en plus de professeurs. Une occasion qui ne se réduit pas à aller chercher des ouvrages de vulgarisation de la philosophie pour mettre des images sur des textes qui n’en n’ont nullement besoin, mais plutôt une démarche qui prend l’objet bande dessinée pour ce qu’il est, un formidable objet de médiation culturelle qui recèle un incroyable potentiel. On vous explique comment et pourquoi.