Construire une séquence
Qu’est-ce qu’une séquence ?
Empruntant au monde de la bande dessinée son vocabulaire, on peut dire de la séquence qu’elle est bien plus qu’une simple succession de séances ou de moments d’apprentissage. Loin d’une précision superflue, caractériser la séquence, comme le fait Groesteen pour la bande dessinée, d’un enchaînement à dessein implique alors de considérer les parties de cette dernière comme des éléments dont l’apparition ne doit rien au hasard. Même mieux, on pourrait dire des éléments de ces séquences que c’est, tout autant que leur contenu ou leur nature, leur place qui leur donne du sens et favorise l’apprentissage. Pris en ce sens, la séquence, loin de se résumer à un enchaînement de savoirs ponctués de quelques exercices de compréhension, devient projet. Elle devient actualisation de potentiels minutieusement envisagés, patiemment articulés et savamment orchestrés.
Un projet ambitieux à découvrir sous tous ses aspects quel que soit le niveau ou la taille des groupes d’apprenants.
Séquence : Enchaînement de contenus (pédagogiques) dont la combinaison déterminée à l’avance vise l’acquisition, la progression voire la maîtrise de connaissances, de gestes, d’habiletés de pensée, etc.
Approche schématisée de la construction d’une séquence

Anticiper est la clé !
Au-delà d’une passion pour la bande dessinée et le cinéma d’animation de ma part, il est un fait notable que ces arts ont beaucoup plus de points communs avec l’enseignement qu’on ne peut le croire. Plus précisément, l’élaboration d’une planche de bande dessinée, la conception d’une séquence d’animation, ont ce trait commun avec la séquence d’apprentissage qu’elles supposent toujours une forme d’anticipation à partir d’un cadre et de moments clés.
Plus qu’un simple projet, qu’une élaboration en pensée, toute séquence impose à ses éléments une place où une simple variation implique un changement du sens de ce qui y est lu, perçu, vécu. Élaborer une séquence, comme on élabore une planche ou une scène, est bien plus subtile qu’une mise à la suite de moments. Il s’agit davantage d’envisager le tout à partir de chacune de ses parties. Et ce, sans s’interdire de revenir en arrière, de modifier, d’inverser… de tenter, mieux de créer.
Une réflexion à prolonger à travers ces deux articles consacrés aux grands moments de la séquence d’apprentissage.