L’expansion des sectes et dissidences

À côté des Églises officielles, de nombreux courants, branches et subdivisions sont apparus au fil de l’Histoire. Ces groupes dissidents, ou sectes religieuses, qualifiés d’« hérétiques » par les courants dominants, sont généralement persécutés, comme les cathares ou les quakers en Europe, tandis que d’autres sont finalement reconnus, tels les mormons. Aujourd’hui, certains groupes religieux sont accusés de dérives sectaires.

Définir les sectes

Les dérives que dénoncent un certain nombre d’États et qu’en France l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI) a précisément définies sont de trois ordre : d’abord la manipulation mentale fondée sur l’endoctrinement, le contrôle de la pensée, la mise sous dépendance et les pressions exercées sur un individu, ensuite la destruction de la personne sous influence d’une secte, de sa famille et indirectement de la société par des stratégies d’ingérence et d’infiltration, enfin l’escroquerie subie sur les plans intellectuel, moral et financier. Ces trois caractéristiques permettent, selon l’UNADFI, de qualifier un groupe de « secte ».

Au niveau de l’État, la France, sans définir juridiquement la secte au nom du respect de toutes les croyances et du principe de laïcité, a décidé de combattre les effets de ces groupes sectaires, à savoir les atteintes à la personne. Elle a ainsi mis en place une mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, la Miviludes, qui combat les dévoiements « de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes ». Selon cette mission, une dérive sectaire se fonde avant tout sur les pressions ou techniques utilisées dans le « but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou la société ».

Frank TETART, Atlas des religions, Passions identitaires et tensions géopolitiques, Paris, éditions autrement, 2015, p.52.

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