Rapport éthique à soi et à autrui

Esprit de l’U.A.A.

Sous son titre qui peut paraitre pompeux, Rapport éthique à soi et à autrui est une des U.A.A. qui permet une approche des rapports interpersonnels ce qui inclut plusieurs dimensions. On peut y voir l’occasion de parler du harcèlement, des rapports affectifs et intimes, de l’humour et de la moquerie, des modes de communication modernes, etc. A bien y regarder, elle permet d’aborder de manière complémentaire des sujets et autres thématiques visées par d’autres U.A.A. en insistant sur la place du sujet en tant qu’entité au centre de relations interpersonnelles. Sujet d’ailleurs qui ont une incidence sur la représentation qu’il peut avoir du monde et de lui-même. Ainsi, pour prendre un exemple concret, une approche des réseaux sociaux en complément de la séquence Éthique et technique pourrait aborder l’impact qu’ont ces modes de communication sur notre manière d’être et d’échanger avec autrui.

Quelle que soit la voie choisie, il apparaît que cette U.A.A. est le lieu privilégier de la discussion et, pourquoi pas, de la présence d’agents extérieurs notamment sur des thématiques autour de l’EVRAS (éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle). Une séquence, en somme, qui est essentiellement basée sur l’échange.

Compétences

Problématiser la notion d’autonomie affective dans le rapport à soi et à autrui

Il s’agira essentiellement de montrer les difficultés qui émergent lors des questionnements et des réponses portant sur le regard d’autrui en ce qu’il nous façonne.

Questionner le rôle et la fonction du dialogue dans la construction du rapport à soi et à autrui

Il s’agira sur la base de cas précis, de montrer en quoi et jusqu’à quel point la communication et l’échange sont au constitutifs de notre relation aux autres et à, via eux à nous même.

Glossaire des notions

(Sujet) Être ou principe actif susceptible de posséder des qualités ou d’effectuer des actes. (source)

(Autonomie affective) Une des questions centrales dont s’occupe la psychologie est celle des moyens disponibles pour aider, à défaut accompagner les personnes, les groupes, voire parfois les institutions, à dépasser l’état de tension qui résulte de la confrontation entre les aspirations individuelles et les besoins de la société ; par exemple, à propos des choix d’orientation, et plus généralement lorsqu’un dilemme social est en jeu. Se pose alors la question de l’existence des déterminations qui s’exercent sur et par ces entités psychologiques (personne, groupe, institution), et en rebond celle qui consiste à comprendre ce qui pourrait favoriser l’agencement réciproque entre ces entités et les situations qui constituent leur environnement. Ce questionnement qui touche à la détermination et à l’agencement des entités sociales rend compte de l’autonomie psychologique. (source)

(Intégrité sens large) État de ce qui est sain, intact, qui n’a subi aucune altération, aucune atteinte. (source)

(Identité) “[…]on constate qu’« identité » recouvre cinq sens ou nuances de sens : ils expriment la similitude, l’unité, l’identité personnelle, l’identité culturelle et la propension à l’identification.” (source : Baudry, R. & Juchs, J. (2007). Définir l’identité. Hypothèses, 10, 155-167.)

(Altérité) Caractère de ce qui est autre, ou un autre. L’altérité, à la différence de l’altération, suppose une relation entre deux êtres distincts. C’est le contraire de l’identité, comme l’autre est le contraire du même. (source : Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville)

(Corps) “Le corps est l’une des données constitutives et évidentes de l’existence humaine : c’est dans et avec son corps que chacun de nous est né, vit, meurt ; c’est dans et par son corps qu’on s’inscrit dans le monde et qu’on rencontre autrui. […] L’un des problèmes majeurs devant lesquels se trouvent les philosophes qui s’intéressent au corps, c’est son statut extrêmement ambigu qui ne peut être réduit ni à celui d’une simple chose, ni à celui de la conscience pensante. “ Il y a deux sens seulement du mot exister, écrit Maurice Merleau-Ponty. On existe comme une chose et on existe comme une conscience. L’existence du corps propre au contraire, nous révèle un mode d’existence ambigu.” ” (source : Marzano, M. (2009). Introduction. Dans : Michela Marzano éd., La philosophie du corps (pp. 3-10). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France.)

(Émotion) Conduite réactive, réflexe, involontaire vécue simultanément au niveau du corps d’une manière plus ou moins violente et affectivement sur le mode du plaisir ou de la douleur. (source) Pour plus de détails, voir ressources.

Le souci de soi selon la lecture qu’en offre Foucault, en mettant l’accent sur le processus de travail que chacun est amené à entreprendre pour soi-même et pour la cité, semble, en dépit de problématisations partant de prémisses en apparence éloignées, pouvoir être rapproché du concept de care développé par Joan Tronto. Le care, en effet, suppose également un processus de travail qui se fonde sur un rapport à l’autre en termes de proximité et de contextualisation. À un second niveau, le souci de soi, comme le care, supposent un rapport à la cité, en d’autres termes un rapport éthique au politique. (source)

L’estime est une construction sociale façonnée par l’ensemble des interactions (les opinions, jugements, actions etc.) de l’individu avec son entourage, et cela dès l’enfance. Le regard des autres apporte à la personne une compréhension de ce que les autres pensent d’elle; ce « soi miroir» est partie intégrante à la perception de soi. (source : Cooley, 1902)

“Certes, l’authenticité est un thème fortement réactionnaire quand on l’associe à la défense de la singularité ethnique ou ­nationale, au « génie » des peuples, etc. Mais la quête d’authenticité, c’est-à-dire la recherche d’une existence qui soit pleinement conforme à nos véritables aspirations ou à nos véritables convictions a correspondu également à l’esprit de Mai 68. ­Inversement, la dénonciation des dérives de l’authenticité s’est souvent retrouvée sous la plume de penseurs conservateurs, comme l’essayiste américain ­Allan Bloom (1930-1992). Derrière les idéaux d’émancipation de 1968, ils prétendaient déceler une forme d’infatuation narcissique du moi, destructrice du lien social. Il existe donc aussi une authenticité « de gauche », mettant l’accent sur l’idéal d’épanouissement de soi.” (source)

(Être / Avoir un corps) “Le corps est l’une des données constitutives et évidentes de l’existence humaine : c’est dans et avec son corps que chacun de nous est né, vit, meurt ; c’est dans et par son corps qu’on s’inscrit dans le monde et qu’on rencontre autrui. […] L’un des problèmes majeurs devant lesquels se trouvent les philosophes qui s’intéressent au corps, c’est son statut extrêmement ambigu qui ne peut être réduit ni à celui d’une simple chose, ni à celui de la conscience pensante. “ Il y a deux sens seulement du mot exister, écrit Maurice Merleau-Ponty. On existe comme une chose et on existe comme une conscience. L’existence du corps propre au contraire, nous révèle un mode d’existence ambigu.” ” (source : Marzano, M. (2009). Introduction. Dans : Michela Marzano éd., La philosophie du corps (pp. 3-10). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France.)

(Inconscient) Ensemble des phénomènes physiologiques et neuro-psychiques qui échappent totalement à la conscience du sujet. (source)

(Désir) Aspiration instinctive de l’être à combler le sentiment d’un manque, d’une incomplétude. Tendance consciente de l’être vers un objet ou un acte déterminé qui comble une aspiration profonde (bonne ou mauvaise) de l’âme, du cœur ou de l’esprit. (source)

Un rapport de force est une relation de conflit entre plusieurs parties qui opposent leurs pouvoirs, ou en un sens plus littéral leurs forces, que cette force soit physique, psychique, économique, politique, religieuse, militaire… (source)

(Ruse) Procédé habile pour tromper. (source)

(Instrumentation) Fait de considérer une personne ou une chose comme un instrument. (source)

(Sollicitude) Soins attentifs et affectueux, constants, prodigués envers une personne ou une collectivité. (source)

“ La solidarité est avant tout un fait scientifiquement prouvé : nous sommes tous dépendants les uns des autres. Mais cette réalité, comprise et rectifiée en fonction de l’idéal de justice, peut devenir le principe des obligations de l’être en société à condition d’être voulue par la masse des individus. Si l’on veut ménager la liberté, il importe que les volontés individuelles soient prêtes à se plier d’elles-mêmes aux nécessités de la justice. Si l’on veut substituer l’union pour la vie à la lutte pour la vie, il faut que les personnes aient l’habitude de se placer d’elles-mêmes au point de vue du collectif.” (source)

(Coopération) Action de participer (avec une ou plusieurs personnes) à une œuvre ou à une action commune. (source)

(Fraternité) Sentiment de solidarité et d’amitié (source)

La dialectique du maître et de l’esclave est le nom donné à une construction théorique de Friedrich Hegel.

Hegel propose que la dialectique de l’histoire soit la dialectique du maître et de l’esclave. Des  dominateurs et des dominés existent depuis l’origine de l’histoire. Une entité reconnue, le maître, et une entité reconnaissante, l’esclave. Cet esclave cesse d’être une entité autonome et devient quelque chose de chosifié par le maître.

En raison de cette domination, le maître contraint l’esclave et le force à travailler pour lui. Ce travail n’est pas un processus créatif de l’esclave, mais une imposition qui fait de lui un objet de travail. Le maître finit cependant par dépendre de l’esclave pour sa propre survie. Et arrive toujours le moment où les rôles sont inversés dans la mesure où l’esclave est indispensable pour le maître, mais ce dernier ne l’est pas pour l’esclave.

La dialectique du maître et de l’esclave est un concept qui a marqué un avant et un après dans l’histoire de la philosophie. Elle a jeté quelques bases qui, même si elles ont été révisées et réinterprétées, conservent essentiellement leur validité. (source)

Séquence

Bientôt disponible.

D’ici peu (ce qui est relatif il faut l’avouer), vous trouverez une explication de la séquence Rapport éthique à soi et à autrui. D’ici là, n’hésitez pas à consulter les fichiers, glossaire et les ressources. Vous y trouverez, sans doute, des informations inspirantes pour vos cours.

Philons vous propose deux séquences pour cette UUA… n’hésitez pas à scroller

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Quelques vidéos sur le rapport à autrui

Qu’est-ce qu’une émotion ?

L’éthique et la morale

Comment parler d’amour ?

Quelques idées de lecture