Violence et humanisation
Esprit de l’U.A.A.
Propice aux expositions extra-muros et à une forme de conscientisation à la banalité de la violence, Violence et humanisation est une U.A.A. moins évidente à traiter qu’il n’y parait. En effet, si elle semble claire au niveau de son objet (et encore la notion d’humanisation n’est pas aisée à manier), c’est bien au niveau de l’application de la démarche philosophique que les choses se gâtent. Bien entendu, si nous pratiquons régulièrement des dispositifs tels que les CRP ou les DVDP, la question essentielle sera de voir par quel chemin/objet on entamera le dispositif. En revanche, pour toute autre démarche, il y a là un risque non négligeable de réduire la séquence à une exposition de contenus vis-à-vis desquels tout discours pourra sembler une belle déclaration “convenue”. Est-ce un problème de faire de cette U.A.A. un séquence basée sur le contenu ? Absolument pas ! La question sera alors de trouver comment lui donner du sens ainsi qu’à l’approche des élèves…
Compétences
Problématiser la relation entre violence et processus d’humanisation.
Il s’agira essentiellement de montrer ce qui, dans la violence, engage le rapport à l’autre comme un rapport dépassant le cadre interpersonnel pour l’amener à une dimension plus profonde et essentielle qui engage son humanité et la considération qu’on a pour celle-ci.
Distinguer des situations où l’humain est envisagé en tant que sujet (fin en soi) et des situations où il est traité en tant qu’objet (moyen).
Il s’agira sur la base des différents événements historiques plus ou moins importants d’appréhender comment des individus ont été traité en regard de la dignité qui leur est inhérente.
Glossaire des notions
Séquence
Dispositif : Invitation à l’errance
A cause d’un thème et d’un objet qui risque de paraitre “lourd” dans un traitement classique, il semble judicieux de proposer une approche qui permette un savant mélange entre échange et introspection. Si la question de la violence et de ses effets peut faire l’objet d’une réflexion qui vise la juste mise à distance, une approche plus affective apparaît tout aussi pertinente à condition qu’elle ne vire pas au tire-larmes. Interrogation spontanée face à la violence du monde ne rime donc pas avec surenchère. Mais comment arriver à ce subtile mélange ? Comme indiqué en présentation, par la visite de sites dédiés, par la rencontre de témoins, par la conscientisation qui ne se veut pas uniquement moralisatrice…
Le présent dispositif se présente comme un ensemble d’ateliers dans lesquels les élèves passent librement en autonomie en prenant des notes ou non sur une feuille ou un petit carnet dédié. Il suppose un certain agencement de la classe propice au déplacement afin que chaque élève puisse se balader d’un endroit à l’autre. On pourra également prendre le temps de penser une certaine “scénographie” de la mise en place des ateliers afin de rendre le dispositif davantage immersif comme, par exemple, une impression en grand des images et une mise en scène semblable à celle des expositions. Les coins lectures peuvent également être agrémenté d’un coussin ou l’autre afin de renforcer l’idée qu’on peut y prendre le temps de lire. Enfin, les témoignages vidéo peuvent être affichés en grand sur le tableau/tv interactive mais disponible uniquement à une seule personne qui pourra mettre le casque sur ses oreilles et ainsi entendre ce que raconte la vidéo. Pour l’avoir organisé en classe, l’image en grand de ces personnes qui nous regardent mais dont on n’entend pas les mots invitent véritablement à les écouter.
Le présent dispositif est appelé à évoluer et à être complété à l’avenir, il ne faut donc pas hésiter à y ajouter des éléments et à en retirer en fonction des facilités ou contraintes matérielles. La seule “règle” qui puisse valoir est celle d’un équilibre des types d’ateliers pour offrir une véritable sensation de changement d’un atelier à l’autre.