Participer au processus démocratique

Esprit de l’U.A.A.

Avec celle éponyme du troisième degré, l’U.A.A. Participer au processus démocratique diffère des autres quand on observe les savoir-faire développés en son sein. Essentiellement portée sur l’activité, cette U.A.A. fait la part belle aux ateliers et autres dispositifs citoyens tels que : l’élection des délégués, les discussions à visée démocratiques et philosophiques (Michel Tozzi), les communautés de recherche philosophique (Lipman/Sharp) et autres moments basés sur l’échange et la vie de l’école. En plus de cette approche, il n’est pas exclu d’en profiter pour aborder le concept de démocratie (plutôt troisième degré) ou le système politique belge (un peu de culture ne fait jamais de mal).

Compétences

Participer à la vie de la classe dans le respect de l’égalité de droit

Il s’agira essentiellement de montrer en quoi la démocratie ne se réduit pas au vote et à montrer comment elle se retrouve dans différents aspects de la vie en commun et citoyenne.

Glossaire des notions

Tous les hommes sont égaux en droits et en devoirs (d’où dérive qu’ils sont libres, c’est-à-dire qu’aucun ne saurait assujettir un autre sans contrevenir à ce principe d’égalité*) ; cela signifie que tout homme a théoriquement la capacité de comprendre également les principes fondamentaux à partir desquels des êtres égaux en dignité et en valeur peuvent et doivent organiser leur vie en commun – qu’on appelle cette capacité raison, intérêt bien entendu ou qu’on lui donne quelque nom que ce soit. (source : François Galichet, L’éducation à la citoyenneté, Paris, Anthropos, 1998, pp.14-150.)

*Pour l’auteur c’est donc bien l’égalité qui fonde la liberté et non l’inverse.

La participation désigne les procédures, démarches ou tentatives faites pour donner un rôle aux individus dans la prise de décision affectant la communauté ou l’organisation dont ils font partie. La participation, représentant tout à la fois l’outil le plus basique et le plus complet de la démocratie participative, consisterait ainsi à prendre part. (source : MELIN, Pierre, CHOAY, Françoise, 2000, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Presses universitaires de France, Paris, p. 575.)

Ensemble des obligations jugées inhérentes à la vie citoyenne et politique des individus. Sa forme la plus visible est l’obligation de vote. Mais on retrouve également d’autre forme d’obligation comme celle à se laisser interpréter (raison pour laquelle couvrir son visage est interdit) selon François Galichet dans Philosopher à tout âge.

Ensemble de réflexions portant sur la légitimité voire la possibilité à ne pas participer à la vie politique et/ou de la cité. La partie la plus visible concerne abstentionnisme lors du vote (qui peut être considérer comme une participation en négatif – voir Antoine Buéno).

Action de délibérer, en vue de prendre une décision. (source)

(délibérer) Examiner, peser tous les éléments d’une question avec d’autres personnes, ou éventuellement en soi-même, avant de prendre une décision, pour arriver à une conclusion. (source)

Voir glossaire des UAA 316 / 322 /323.

Précision : La présente séquence est davantage une interprétation du programme que son respect au sens strict. En effet, par sa dimension active et participative, l’U.A.A. Participer au processus démocratique ne suppose pas la maîtrise des savoirs abordés dans cette séquence. Il s’agit donc d’une initiative qui vise à développer un peu la culture générale des élèves autour de la représentation que nous avons de la participation politique au sens restreint.

Séquence : En guise d’accroche

Pour introduire la séquence, nous partirons simplement du constat qu’il semble important de savoir comment fonctionne le système politique belge. Parce qu’il s’agit d’un savoir qui fera sens tout au long de la vie du citoyen (sauf grosse réforme), on introduira simplement cette partie en mettant en avant l’utilité de cette approche.

En termes d’organisation, il s’agira de présenter les différents aspects de l’organisation belge en insistant plus ou moins longuement sur les différentes parties. Pour exemple, la question des compétences des différentes entités peut être intéressante à aborder pour souligner l’importance qu’il y a à comprendre “pour quoi” on vote.

Idéalement, cette présentation n’excède pas les deux heures de cours et peut être ponctuée par un questionnaire à choix multiple remplis de pièges. L’idée n’est bien évidemment pas d’enfoncer les élèves (on peut faire du formatif), mais d’allier dans un même exercice un entraînement à la lecture des consignes (car en jouant sur les subtilités, on peut rendre des réponses fausses alors qu’elles semblent vraies) et un exercice de recherche d’information à partir d’un dossier qu’on aura déjà travaillé.


Premier arrêt : Les sondages

Après cette première approche très ancrée dans le pratico-pratique, nous prendrons un peu de hauteur en interrogeant le lien qui unit démocratie et vote. Partant de la fausse évidence selon laquelle demander aux gens leur avis suffit à entamer un processus démocratique, on montrera à l’aide d’une approche statistique concrète les difficultés et les zones d’ombres qui peuvent apparaître dans l’obtention de résultats aux sondages. Ainsi, après avoir fait formuler les différents problèmes rencontrés, on ponctuera cette partie sur la formulation d’une “bonne conduite” intellectuelle vis-à-vis des sondages.


Deuxième arrêt : La démocratie et le vote

Aspect davantage critique, cette troisième partie, plus complexe intellectuellement, aura pour ambition d’achever la prise de distance entamer avec le sondage, mais également de venir éclairer l’autre aspect de la participation à savoir la possibilité d’être le candidat à ces charges. Point peut légèrement technique pour les élèves de cet âge, cette partie peut également être comprise comme une forme de première lecture d’un texte d’idées. Il va sans dire que la découverte et le traitement sera de l’ordre de l’accompagnement. L’idée générale étant ici de distiller l’idée que le vote même éclairé (et le suffrage universel) ne suffit plus pour qualifier un processus de démocratique.


Pour conclure : un début de réflexion

Arrivés en bout de séquence, on se sera rendu compte que nous n’avons à aucun moment défini ce qu’est la démocratie de manière positive et claire nous contenant d’une critique des idées reçues. Gardant cette approche pour le troisième degré (la différence entre les deux U.A.A. synonymes réside dans l’apparition d’une compétence supplémentaire : Problématiser le concept de démocratie), nous conclurons sur un début de problème lié à la potentielle dérive qui peut apparaître au sein de la démocratie, à savoir son dévoiement par son incapacité à résoudre les inégalités malgré tous les gages “procéduraux” d’accès aux instances.

Un embryon de réflexion que nous amenons avec ces gravures de Frans Masereel en vis-à-vis qui seront également l’occasion d’un exercice d’analyse d’une image et d’explicitation de son message (notamment dans le jeu entre les images et les légendes les commentant).


En guise d’évaluation

Évaluer une séquence qui se nomme “participer au processus démocratique” ne semble pas pouvoir se reposer, comme les autres, uniquement sur des exercices liant savoirs et savoir-faire. On peut alors très bien imaginer évaluer cette compétence de participation à la vie de la classe dans l’égalité de droit au travers de moments discussions régulés et annoncés comme tels.

Pour ce faire, on pourra s’aider de cette grille de coévalution du groupe. Une grille qui a d’ailleurs été réalisée par un groupe d’élève dans un moment de participation à la vie de la classe dans l’égalité de droit.

Quelques vidéos sur les réseaux sociaux et la surveillance numérique.

Le jeu democracity

Petite historie du suffrage universel

Le système belge

Sur l’organisation politique belge

Catégorisation des démocraties

Sur le tirage au sort

Quelques idées de lecture