Participer au processus démocratique
Esprit de l’U.A.A.
Avec celle éponyme du troisième degré, l’U.A.A. Participer au processus démocratique diffère des autres quand on observe les savoir-faire développés en son sein. Essentiellement portée sur l’activité, cette U.A.A. fait la part belle aux ateliers et autres dispositifs citoyens tels que : l’élection des délégués, les discussions à visée démocratiques et philosophiques (Michel Tozzi), les communautés de recherche philosophique (Lipman/Sharp) et autres moments basés sur l’échange et la vie de l’école. En plus de cette approche, il n’est pas exclu d’en profiter pour aborder le concept de démocratie (plutôt troisième degré) ou le système politique belge (un peu de culture ne fait jamais de mal).
Compétences
Participer à la vie de la classe dans le respect de l’égalité de droit
Il s’agira essentiellement de montrer en quoi la démocratie ne se réduit pas au vote et à montrer comment elle se retrouve dans différents aspects de la vie en commun et citoyenne.
Glossaire des notions
Précision : La présente séquence est davantage une interprétation du programme que son respect au sens strict. En effet, par sa dimension active et participative, l’U.A.A. Participer au processus démocratique ne suppose pas la maîtrise des savoirs abordés dans cette séquence. Il s’agit donc d’une initiative qui vise à développer un peu la culture générale des élèves autour de la représentation que nous avons de la participation politique au sens restreint.
Séquence : En guise d’accroche
Pour introduire la séquence, nous partirons simplement du constat qu’il semble important de savoir comment fonctionne le système politique belge. Parce qu’il s’agit d’un savoir qui fera sens tout au long de la vie du citoyen (sauf grosse réforme), on introduira simplement cette partie en mettant en avant l’utilité de cette approche.
En termes d’organisation, il s’agira de présenter les différents aspects de l’organisation belge en insistant plus ou moins longuement sur les différentes parties. Pour exemple, la question des compétences des différentes entités peut être intéressante à aborder pour souligner l’importance qu’il y a à comprendre “pour quoi” on vote.
Idéalement, cette présentation n’excède pas les deux heures de cours et peut être ponctuée par un questionnaire à choix multiple remplis de pièges. L’idée n’est bien évidemment pas d’enfoncer les élèves (on peut faire du formatif), mais d’allier dans un même exercice un entraînement à la lecture des consignes (car en jouant sur les subtilités, on peut rendre des réponses fausses alors qu’elles semblent vraies) et un exercice de recherche d’information à partir d’un dossier qu’on aura déjà travaillé.
Premier arrêt : Les sondages
Après cette première approche très ancrée dans le pratico-pratique, nous prendrons un peu de hauteur en interrogeant le lien qui unit démocratie et vote. Partant de la fausse évidence selon laquelle demander aux gens leur avis suffit à entamer un processus démocratique, on montrera à l’aide d’une approche statistique concrète les difficultés et les zones d’ombres qui peuvent apparaître dans l’obtention de résultats aux sondages. Ainsi, après avoir fait formuler les différents problèmes rencontrés, on ponctuera cette partie sur la formulation d’une “bonne conduite” intellectuelle vis-à-vis des sondages.
Deuxième arrêt : La démocratie et le vote
Aspect davantage critique, cette troisième partie, plus complexe intellectuellement, aura pour ambition d’achever la prise de distance entamer avec le sondage, mais également de venir éclairer l’autre aspect de la participation à savoir la possibilité d’être le candidat à ces charges. Point peut légèrement technique pour les élèves de cet âge, cette partie peut également être comprise comme une forme de première lecture d’un texte d’idées. Il va sans dire que la découverte et le traitement sera de l’ordre de l’accompagnement. L’idée générale étant ici de distiller l’idée que le vote même éclairé (et le suffrage universel) ne suffit plus pour qualifier un processus de démocratique.
Pour conclure : un début de réflexion
Arrivés en bout de séquence, on se sera rendu compte que nous n’avons à aucun moment défini ce qu’est la démocratie de manière positive et claire nous contenant d’une critique des idées reçues. Gardant cette approche pour le troisième degré (la différence entre les deux U.A.A. synonymes réside dans l’apparition d’une compétence supplémentaire : Problématiser le concept de démocratie), nous conclurons sur un début de problème lié à la potentielle dérive qui peut apparaître au sein de la démocratie, à savoir son dévoiement par son incapacité à résoudre les inégalités malgré tous les gages “procéduraux” d’accès aux instances.
Un embryon de réflexion que nous amenons avec ces gravures de Frans Masereel en vis-à-vis qui seront également l’occasion d’un exercice d’analyse d’une image et d’explicitation de son message (notamment dans le jeu entre les images et les légendes les commentant).
En guise d’évaluation
Évaluer une séquence qui se nomme “participer au processus démocratique” ne semble pas pouvoir se reposer, comme les autres, uniquement sur des exercices liant savoirs et savoir-faire. On peut alors très bien imaginer évaluer cette compétence de participation à la vie de la classe dans l’égalité de droit au travers de moments discussions régulés et annoncés comme tels.
Pour ce faire, on pourra s’aider de cette grille de coévalution du groupe. Une grille qui a d’ailleurs été réalisée par un groupe d’élève dans un moment de participation à la vie de la classe dans l’égalité de droit.