Bioéthique

Esprit de l’U.A.A.

Certainement l’U.A.A. la plus propice au débat et à la discussion engageante et engagée, Bioéthique suppose simplement, avant d’en arriver aux réflexions à proprement parler, de présenter le cadre de discussion en ce qu’il fait intervenir trois composantes majeures : la démocratie (et la liberté de conscience des individus qui y vivent), la science et les questions éthiques qui touchent la société (pour le dire vite). En ce sens, même s’il n’y a aucune obligation, cette approche fera d’autant plus sens que l’U.A.A Science et expertise aura été vue peu de temps avant (et plus précisément la distinction entre le démocratique et le scientifique).

Compétences

Analyser un problème bioéthique.

Il s’agira de repérer, questionner, évaluer, interpréter et traiter (au sens de catégoriser) les éléments qui composent un problème de bioéthique.

Justifier une prise de position sur un problème bioéthique.

Il s’agira de prendre position sur un problème de bioéthique et d’être capable d’expliciter les raisons (de préférence objectivables) de ce choix.

Glossaire des notions

“Peut-on donner une définition de la bioéthique ? Elle me paraît être la mise en forme à partir d’une recherche pluridisciplinaire d’un questionnement sur des conflits de valeurs suscités par le développement technoscientifique dans le domaine du vivant et en particulier de l’humain. Il ne s’agit donc pas d’une réponse morale, mais d’un questionnement incessant, toujours à reprendre, interrogeant autant le progrès des connaissances que notre capacité à réfléchir sur nous-mêmes. En aucune façon, il ne s’agit de procédure codifiée ni de compromis entre personnes de bonne volonté, ni d’application normative d’un droit médical, ni d’une lecture morale de la science médicale. La bioéthique n’est en aucun cas « la morale » de la science.” (source : Didier SICARD, L’éthique médicale et la bioéthique, Paris, PUF, coll. Que sais-je, 2017, pp.13-14.)

“Le consentement éclairé s’inscrit dans l’article 8 de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient et respecte le code de déontologie médical et infirmier. Celle-ci précise que « le patient a le droit de consentir librement à toute intervention du praticien professionnel moyennant information préalable ». En d’autres mots, les patients ont le droit à une information claire, complète et adaptée sur votre état de santé, sa probable évolution, et les différents aspects de leur prise en charge. Bien informés, ils seront à même de consentir librement à leur prise en charge et à participer aux décisions thérapeutiques qui les concernent, ou a contrario d’exprimer explicitement leur refus. Ce refus peut être exprimé librement à tous moments de leur prise en charge. Néanmoins, ils doivent s’assurer de recevoir et de comprendre l’ensemble des informations sur les risques en cas de non-traitement. L’absence de réponse ne constitue ni un consentement, ni un refus de leur part et ne peut être interprété. Ils ont le devoir d’exprimer explicitement leur consentement ou leur refus.” (source reformulée)

Liberté thérapeutique : c’est la capacité pour le médecin pris individuellement, mais également pour les médecins collectivement, parce que ce sont deux plans différents, de décider ce que sont les bons moyens pour la prise en charge des patients. La liberté thérapeutique du médecin est naturellement nécessaire au bon fonctionnement du système. Toutefois, elle comporte une dimension d’organisation des soins où il ne peut, seul, avoir voix au chapitre pour des raisons de coût, individuelles et collectives. (source : Coudreau, D. (2006). Le gestionnaire de santé et la liberté thérapeutique du médecin. Journal français de psychiatrie, 27, 12-14.)

La liberté de pensée, de conscience et de religion est l’un des piliers de la société démocratique. Elle est consacrée entre autres par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), l’article 19 de la Constitution et d’autres textes légaux européens et internationaux. (source)

“De cette situation, j’ai retenu qu’il fallait avant tout écouter les demandes exprimées et voir comment nous pouvions y répondre sans désagrément pour les autres patients et sans perturbation pour l’organisation du service. Peu importe que la demande s’enracine dans une croyance religieuse, culturelle, éducationnelle ou qu’elle relève d’une particularité individuelle. À partir du moment où un besoin est exprimé, il doit être pris en compte sans jugement moral. C’est d’ailleurs ainsi que ce principe est repris dans la charte pour la laïcité dans les services publics (français) : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, notamment religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »” (source : Mercadier, C. (2013). Les professionnels du soin et la laïcité. Empan, 90, 39-42.)

(Plaisir) État affectif agréable, durable, que procure la satisfaction d’un besoin, d’un désir ou l’accomplissement d’une activité gratifiante. (source)

“Pour Cassel (1982), la souffrance comprend au minimum trois aspects : la douleur physique, la détresse psychologique et le questionnement spirituel. Elle est un état spécifique de détresse qui apparaît quand l’intégrité de la personne est mise à mal. La souffrance se mesure à travers les propos des patient(e)s et s’exprime dans la détresse qu’ils expérimentent et dans l’évaluation qu’ils font de la gravité de leur maladie (Cassel, 1999).” (source : Dany, L., Dormieux, A., Futo, F. & Favre, R. (2006). La souffrance : représentations et enjeux. Recherche en soins infirmiers, 84, 91-104.)

(Anthropocentrisme) Doctrine ou attitude philosophique qui considère l’homme comme le centre de référence de l’univers. (Source)

“L’éthique environnementale biocentrique reconnaît ainsi un vouloir-vivre (une infinité de vouloir-vivre individuels) à l’œuvre dans la nature entière, et transfère à la vie, à tout ce qui est vivant, la dignité morale que l’éthique kantienne accorde aux êtres libres. Il s’agit donc d’une éthique du respect de la nature, dont Paul Taylor (1986) détaille les principes : (1) Tous les êtres vivants ont un statut égal ; (2) On ne peut traiter une valeur intrinsèque comme un simple moyen ; (3) Chaque entité individuelle a droit à la protection ; (4) Il s’agit bien d’une affaire de principe, d’un principe moral. L’éthique du respect de la nature est donc une éthique déontologique, qui évalue les actions morales suivant qu’elles respectent ou non des principes moraux, nullement en anticipant des conséquences. C’est cet aspect déontologique qui peut expliquer le succès de l’éthique du respect de la nature. Elle implique une véritable conversion morale : il s’agit de se déprendre de l’égoïsme des conceptions morales traditionnelles, anthropocentriques (leurs détracteurs parlent à ce sujet de « chauvinisme humain »), pour découvrir la valeur de tout ce qui nous entoure. De quel droit ne reconnaissons-nous de valeur qu’à nous-mêmes, nous les humains ?” (source : Larrère, C. (2010). Les éthiques environnementales. Natures Sciences Sociétés, 18, 405-413. https://www.cairn.info/revue–2010-4-page-405.htm.)

Certains environnementalistes, comme Baird Callicott, considèrent ainsi qu’il faut accorder de la valeur non pas à des éléments séparés, mais à l’ensemble qu’ils forment, à la « communauté biotique ». Cette approche, dite « écocentrique », se réclame d’un forestier américain de la première moitié du xxe siècle, Aldo Leopold. […] À la différence du biocentrisme, qui insiste sur la valeur propre, intrinsèque, de chaque entité vivante, considérée isolément, l’éthique de Leopold met l’accent sur l’interdépendance des éléments et leur commune appartenance à un ensemble, celui de la « communauté biotique ». Cette éthique, que l’on a pu dire « holiste » (par opposition à l’individualisme du biocentrisme), fait procéder les devoirs ou les obligations de l’appartenance à une totalité (que représente symboliquement la montagne) qui englobe ses membres. Ceux-ci n’ont pas de valeur en eux-mêmes, indépendamment de la place qu’ils occupent dans l’ensemble et qui leur assigne leur valeur. L’homme n’est donc pas extérieur à la nature, il en fait partie : il est membre, au même titre que les loups ou les cerfs, de la communauté biotique. (source : Larrère, C. (2010). Les éthiques environnementales. Natures Sciences Sociétés, 18, 405-413. https://www.cairn.info/revue–2010-4-page-405.htm.)

Séquence

Bientôt disponible.

D’ici peu (ce qui est relatif il faut l’avouer), vous trouverez une explication de la séquence Bioéthique. D’ici là, n’hésitez pas à consulter les fichiers, glossaire et les ressources. Vous y trouverez, sans doute, des informations inspirantes pour vos cours.

Quelques vidéos sur la bioéthique

Qu’est-ce que la bioéthique ?

La bioéthique

Le conseil consultatif de bioéthique

Quelques idées de lecture