Punk rock Jesus

Dans un futur fort proche (2019 hum hum), Ophis, une entreprise spécialisée dans la télé-réalité, a un projet un peu fou : créer une émission autour de la naissance et de la vie du clone de Jésus Christ. Pour mener à bien ce projet et assurer la sécurité lors du tournage, Rick Slate, le patron de Ophis, se paie les services de Thomas Mc Kael. Cet ancien membre de l’IRA, véritable montagne de muscles anciennement surnommé le cimetière, sera le témoin privilégier de l’histoire incroyable de Chris, le nouveau Christ.
Imaginée comme une véritable télé-réalité, le projet J2 met en scène Gwen, une jeune femme vierge qui a donc été inséminée artificiellement par l’ADN récolté sur le Saint-Suaire (ben oui tant qu’à faire).
Très vite, l’environnement artificiel et l’absence de vie privée feront sombrer Gwen dans une profonde dépression. Privée de sa propre vie elle tente de s’évader avec Chris de l’île, mais sans succès. De son côté, le jeune Chris grandit dans ce même univers artificiel où les copains de jeu sont des hologrammes puisque sa sécurité est constamment en danger. Son éducation, votée en partie par les téléspectateurs, comprend une part importante de catéchisme. Véritable parousie pour certains, blasphème incommensurable pour d’autres, J2 ne laisse personne indifférent et devient le premier programme TV avec plusieurs milliards de téléspectateurs.
Tout semble rouler en apparence pour J2 jusqu’au jour où une suite d’événements va transformer le brave Chris en un adolescent punk, athée et blasphémateur. Autant le dire, ce jeune punk qui insulte ceux qui croient en lui va vivre une vie assez Rock’n’Roll.
Bien loin de la provoc’ pure qui pourrait transparaître à la lecture de ce synopsis, Punk Rock Jesus est une œuvre subtile qui n’hésite pas à critiquer une certaine Amérique et propose des personnages développés malgré quelques archétypes assez reconnaissables. Le tout forme un cocktail détonant très inspirant.
Très certainement l’un des meilleurs comics indé où action et réflexion se mêlent sous les traits anguleux et les “gueules” du très inspiré Sean Gordon Murphy. A lire absolument.
