Déontologie
Pour la déontologie, la question morale principale est : « Que dois-je faire ? » En réponse, elle nous prescrit de respecter personnellement certaines règles d’actions générales comme tenir ses promesses ou ne pas mentir, même lorsque c’est au détriment de nos intérêts matériels et quelles que soient les conséquences sur l’état du monde en général.
Conséquentialisme
Pour le conséquentialiste, la question morale principale est : « Quel est le meilleur état du monde ? » Il nous demande d’œuvrer à la promotion du plus grand bien possible. Si, en ne respectant pas personnellement les règles d’action que les déontologistes prescrivent, comme ne pas mentir ou tenir ses promesses, on aboutit à plus de bien ou à moins de mal dans le monde en général, alors il est juste de ne pas les respecter. Ce qui compte le plus pour lui, du point de vue moral, c’est que le monde s’améliore ou ne se détériore pas en général, et non la « pureté morale » de chacun en particulier.
Éthique des vertus
L’ami des vertus est moins engagé dans le monde, plus dirigé vers lui-même. Il ne se demande pas en priorité « Que dois-je faire ? » ou « Quel et le meilleur état du monde » mais « Quel genre de personne dois-je être ? » et plus techniquement : « Quel genre de caractère est-il bon de posséder ? » Pour apparaitre comme une théorie morale indépendante du conséquentialisme et de la déontologie, ou non subordonnée à ces dernières, elle doit affirmer qu’être vertueux est le but ultime de la morale et non pas seulement un bon moyen d’agir justement ou de faire en sorte qu’il y ait le plus de bien possible dans l’univers. […]
Dans l’éthique des vertus, ce ne sont pas seulement nos actions qui peuvent faire l’objet d’un jugement moral, mais nos pensées, nos motifs, notre caractère, nos visions du monde, notre façon de marcher ou de nous habiller et ainsi de suite.
Ruwen OGIEN, L’éthique aujourd’hui, Maximalistes et minimalistes, Paris, Gallimard collection Folio essais, 2007, pp. 62-63/74