Selon Jean-Bruno Renard, « L’impact des légendes sur le monde réel, pour le meilleur ou pour le pire, nous rappelle combien est fragile la séparation entre le réel et l’imaginaire, le vrai et le faux. Ce n’est pas un hasard si le même mot « histoire » signifie tantôt la réalité (l’« Histoire ») et tantôt la fiction (« raconter des histoires ») ». La légende urbaine sous ses apparences de faits divers, en nous mettant en garde de tous ces dangers qui nous guettent, se fait le témoin de nos peurs et de nos angoisses. Qu’il s’agisse d’aliments piégés, d’empoisonnements, de contaminations, de cannibalisme involontaire, de violence urbaine, ces récits envahissent notre quotidien à un tel point que nous ne savons plus parfois distinguer le vrai du faux. La légende en nous mettant en garde de tous ces dangers se fait l’écho des angoisses de l’homme ordinaire : entre l’étranger, les maniaques urbains, les diverses conspirations, la peur des nouvelles technologies, partout, à tout instant, notre quotidien peut être piégé et basculer dans l’horreur du drame et de l’incompréhension.

Sylvie DION, L’imaginaire symbolique des légendes urbaines : Les lieux de la peur dans les Amériques, pp. 1-12.

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