Quand la nuit tombe

Culpabilité mal placée ?

Récit appartenant à la catégorie de la romance avec une pointe de tranche de vie, Quand la nuit tombe nous dépeint l’histoire d’amour/amitié de Takaomi et Ao, deux lycéens qui se tournent autour gentiment. Étant enfin décidés à s’avouer leurs sentiments respectifs, nos deux tourtereaux se donnent rendez-vous un soir dans cette petite ville paisible où tout le monde se connait, sauf que… Ao n’arrivera jamais.

En effet, cette dernière, au moment de passer la porte pour aller à son rendez-vous, tombe sur la police qui vient arrêter son père. Ce dernier est accusé (à raison) d’avoir violé une femme qui n’est autre que la mère de Takaomi. Emporté par le raz-de-marée médiatique et émotionnel de cette nouvelle, Takaomi et Ao tentent tant bien que mal de poursuivre leur amitié malgré les regards lourds qui pèsent sur eux. Des regards trop lourds qui finissent par avoir raison de la famille d’Ao, qui se voit contrainte de déménager. Séparés sans se dire au revoir, Takaomi et Ao se retrouveront huit années plus tard au sein d’une même entreprise. Ce sera l’occasion de se raconter comment ils ont grandi avec les conséquences du crime du père d’Ao. Crime dont les retombées risquent encore de mettre à mal leur relation d’adultes.

Connue pour son célèbre manga Perfect world, qui met en scène une relation amoureuse sur le long terme et la vie de famille d’une jeune femme et d’un jeune homme porteur de handicap, Rie Aruga propose ici une œuvre idéale pour le public adolescent. Sans ellipser (mais sans gratuité non plus) les conséquences du viol de la mère de Takaomi, le récit propose le plus souvent des moments introspectifs qui mettent davantage en lumière le caractère contaminant de ce crime. En ne faisant pas de la principale victime le personnage central de l’histoire (je vous conseille pour ce genre de récit, le dur mais juste En proie au silence), Rie Aruga montre comment l’écosystème de deux familles s’effondre alors qu’elles coulaient des jours heureux dans une petite ville plutôt bienveillante. Une œuvre que l’on peut trouver un peu “gentillette”, mais qui a le mérite d’aborder d’autres facettes de cette délicate thématique.

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