Death note

Manga culte de Tsugumi Oba et de Takeshi Obata, Death Note narre l’histoire de Light Yagami, le meilleur lycéen du japon qui découvre le Death Note, un cahier au moyen duquel on peut tuer n’importe qui pour peu qu’on en connaisse le nom et le visage.

En même temps qu’il récupère son Death Note, Light fait la rencontre de Ryuk, un dieu de la mort qui, s’ennuyant, sera l’observateur neutre du projet de Light. En effet, blasé par un monde qu’il juge corrompu, Light voit en la puissance du Death Note l’occasion de forger un nouveau monde dont il serait le Dieu jugeant de qui doit vivre ou mourir.

Light (Kira selon son nom de dieu) trouvera sur sa route plusieurs adversaires dont un fameux et talentueux enquêteur du nom de L. Tous deux s’affronteront dans un duel psychologique dont la finalité sera de trouver l’identité de l’autre afin de le supprimer. Le succès et l’intérêt du mange (et de l’anime) ont été majoritairement portés par cet affrontement assez bien écrit aux nombreux retournements de situation.

D’un point de vue technique, le manga se compose de treize volumes dont le dernier, “étranger à l’intrigue” reprend des caractéristiques des personnages et donne le détail de certaines situations. Succès commercial et critique, Death Note est encore à ce jour considéré comme un incontournable de la culture manga grand public.

Death Note un objet à potentiel philosophique

Au vu de son succès, on trouve de nombreuses analyses de l’œuvre et de ses enjeux. Parmi celles-ci, on retrouve bien évidemment la question de la peine de mort et de son application bien que le thème inaugural soit davantage celui de la justice. C’est d’ailleurs sur l’opposition entre Light et L qui se revendiquent tous deux d’être les avatars de la justice que se referme l’épisode deux appelé confrontation. Épisode qui termine de présenter la première série de protagonistes de cette histoire.

Mais au-delà de la justice ce manga permet d’aborder d’autres thématiques. On retrouvera bien évidemment la question du bien et du mal, mais surtout la question du pouvoir. En effet, si la représentation du monde pessimiste de Light lui suggère qu’il devrait changer le monde, il ne le fera qu’à partir du moment où il en aura le pouvoir. Pouvoir qui, dépassant la capacité d’agir sur le monde qui l’entoure, transformera le garçon le faisant passer de light à Kira.

Travailler Death Note, ou plutôt ses premiers chapitres ou épisodes, comporte des similitudes avec un travail sur le mythe de l’anneau de Gygès. C’est d’ailleurs une exploitation assez intuitive qui consiste à demander aux apprenants ce qu’ils feraient s’ils avaient à disposition un Death Note. La différence tient ici au rayon d’action possible. En effet, si l’anneau de Gygès suppose la présence physique et la finitude de son porteur, le Death Note offre bien plus de puissance… ou de pouvoir.

Autre thématique, toujours en lien avec la notion de pouvoir, on peut aborder, à l’occasion du premier chapitre du manga, la question de la folie. Que ce soit à travers un exercice de conceptualisation, la caractérisation du personnage ou la relation qu’entretiendrait la folie avec le pouvoir, on trouve dans le début de l’œuvre de nombreuses occasions de s’interroger et de travailler cette notion complexe.

A lire également