Blind Eye

Blind Eye est un court-métrage d’animation d’un peu plus de 6 minutes mettant en scène une étrange tribu. Depuis le fond de sa caverne, elle vénère TheEye,divinité de lumière à la forme ovale. L’histoire s’ouvre sur le début d’un rituel dévolu au dieu tout-puissant. Nous y retrouvons Kemi et sa grande sœur qui, à l’occasion d’une distraction de ce dernier, lui rappelle le funeste destin de leur grand-mère. Cette dernière avait commis un sacrilège en faisant tomber un des fruits offerts à la divinité et aux oiseaux qu’elle envoie sur leur terre.
Au cours de la procession, Kemi, comme happé par le rituel, commettra un sacrilège qui le condamnera à être emmené hors de la caverne. Sa sœur ne pouvant s’y résoudre tentera de le sauver et, de ce fait, lèvera le voile sur le mystère qui entoure The Eye.
Par sa durée, ce court métrage est idéal pour travailler l’interprétation et le rapport à la vérité et aux croyances.
Quelques pistes d’exploitations
Une première lecture un peu rapide de ce court pourrait faire penser à la célèbre allégorie de la caverne de Platon. Si cette idée est séduisante sur le papier, il faudra veiller à bien identifier les éléments pertinents qui permettent la comparaison. En dehors du contexte, une caverne, on est bien obligé de voir qu’il n’y a pas véritablement de comparaison possible entre l’un et l’autre. Toutefois, cette fausse correspondance peut être utilisée pour vérifier la bonne compréhension des spécificités de l’allégorie de la caverne par Platon.
On peut également utiliser ce court-métrage pour interroger la place des croyances et des superstitions dans la société. Dépassant le cadre religieux, cette histoire offre une magnifique introduction à la question de l’abandon (ou non) des croyances. Pour quelle raison certains abandonnent leur croyance alors que d’autres les transposent simplement dans cette histoire…










Une troisième possibilité d’exploitation réside dans une approche “méta” de l’interprétation. L’idée est alors simple : laisser chaque apprenant interpréter à sa guise le court-métrage et demander d’en déduire le message qu’ont voulu faire passer les auteurs. L’atelier portera alors sur le geste d’interprétation lui-même dans la confrontation entre les différents points de vue et les éléments qui les sous-tendent. En fonction du temps imparti, on peut recourir à plusieurs visionnages afin d’évaluer la pertinence des éléments avancés.
Cette dernière approche nous semble de loin la plus intéressante car elle permet d’exercer deux aspects complémentaires de l’interprétation des œuvres : la reconnaissance d’éléments pertinents pour justifier une interprétation possible ; la problématisation de l’intention de l’auteur valant comme “vérité” de l’interprétation à élaborer. Pour les professeurs de philosophie et citoyenneté, c’est cet aspect que nous travaillons dans notre séquence sur Sens et interprétation.