Balance

Balance de Cristoph et Wolfgang Lauenstein, alors à peine sortis de leurs études d’animation, est un petit film conceptuel avec peu de moyens mais à l’ambiance unique. Cinq individus identiques en apparence – seul un numéro dans le dos rend la distinction possible – sont sur une plate-forme suspendue dans le vide. Sans qu’aucun élément de mise en contexte ne soit donné au spectateur, ce dernier se rend vite compte du problème que rencontrent les protagonistes. En effet, à peine l’un d’entre eux se déplace-t-il que la plate-forme bouge dans un sens les obligeants à s’accorder sans paroles pour trouver une position d’équilibre.

Afin de combler l’ennui ou de donner du sens à leur présence, les individus, tous arrivés au bord de la plateforme, sortent une canne à pêche et jettent leur ligne dans le vide. C’est alors qu’arrive un événement inattendu qui va changer le cours de leur destin. L’un d’entre eux remonte une caisse assez lourde dont le poids et l’intérêt vont bousculer les relations d’équilibre jusqu’alors présentes.

Si le minimalisme, la qualité d’image et du son peuvent rendre ce court-métrage un poil austère au début, l’ingéniosité de la mise en scène et l’ambiance toute particulière qui s’en dégage plongent le spectateur dans une expérience intense et sans artifice. La fin du film, tout en symbole, apporte quant à elle son lot d’interprétations et de donations de sens à l’entièreté du scénario.

Un très beau film qui sort des sentiers battus spectaculaires dont on a trop l’habitude aujourd’hui.

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