Hitomoji Stress mortel
Et si le stress devenait une maladie contagieuse ?
Habitué des récits de science-fiction avec une bonne dose de réflexion à l’intérieur, le mangaka Motorô Mase propose avec Hitomoji stress mortel, une histoire d’anticipation intelligente et, chose rare, bienveillante malgré la dureté des thèmes abordés. Hitomoji raconte le quotidien d’une unité spéciale chargée de faire baisser le niveau de stress de patients qui, suite à un choc émotionnel, se sont transformés en hitomojis. Ces sortes de “slime” encore conscients risquent de se transformer à tout moment en une espèce de plante qui explosera libérant des spores qui peuvent contaminer le reste de la population. Chaque cas représente alors une urgence absolue. Si l’on ne peut pas parler d’une pandémie aussi contagieuse que celles d’ordinaire présentes dans ce type de récit, le sérieux de cette épidémie-ci oblige néanmoins les autorités japonaises à mettre sur pied des équipes spéciales chargées de ces cas-là. Ainsi, nous retrouvons psychologues, infirmiers et autres assistantes sociales au sein d’équipes qui partent sur le terrain afin de s’assurer que leur patient n’explosent pas.
Au-delà de cette proposition assez fertile qui consiste à rendre visible le stress et ses enjeux pour la société, les hitomojis sont également l’occasion pour l’auteur de mettre en scène la difficulté des rapports sociaux et autres interactions humaines plus ou moins complexes. Ainsi, qu’il s’agisse d’un divorce où se dispute une garde d’enfant, d’une jalousie excessive lors d’une rupture, de la volonté de quitter une secte tout en conservant des liens avec sa famille ou encore d’autres situations inextricables, ces événements seront le lieu de profondes réflexions existentielles de la part de chaque protagoniste. Une œuvre intelligente et belle dont la résolution (en 4 volumes) est très réussie (chose rare dans les mangas).
NB : Pour ce dossier, nous utilisons le volume 2.