Les films de zombies racontent, à chaque fois, l’histoire d’une épidémie dissolvant la conscience et vernis de civilisation. Ces films donnent ainsi à voir une conception cynique et sombre de la psyché [âme/esprit] humaine qu’ils n’ont pourtant pas inventée : le zombie évoque une certaine forme de retour à l’état de nature.

L’état de nature est un état fantasmatique, mythique, un artifice de la philosophie. Il a pour but d’imaginer comment les hommes se comporteraient si les règles des conventions sociales et les lois étaient abolies. Thomas Hobbes, sans doute le plus connu des théoriciens de l’état de nature, soutient que sans ces forces et ses lois, sans « contrat social » organisant nos rapports, nous serions dans un état de guerre de tous contre tous. Le monde ne serait que menaces, et l’« homme », selon l’expression devenue célèbre, serait un « loup pour l’homme » (homo hominis lupus). Dans cet état, l’homme ne serait gouverné que par une volonté de conservation de soi, ce que Hobbes nomme le conatus.

Maxime COULOMBE, Petite philosophie du zombie, Paris, PUF, collection La nature humaine, 2012, pp. 65-66.

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